Le cyberharcèlement dans le milieu de l’information
Stéphane Villeneuve et Alain Stockless amorcent le second volet d’une étude partenariale avec la Fédération nationale des communications et de la culture.
Après avoir quantifié et documenté le phénomène de cyberharcèlement envers les travailleuses et les travailleurs de l’information, le professeur du Département de didactique Stéphane Villeneuve met en branle un deuxième volet de son étude portant, cette fois, sur les politiques mises en place par les patronnes et patrons de presse pour prévenir le phénomène et traiter les plaintes. Son collègue Alain Stockless est cochercheur sur ce deuxième volet.
Un comportement sournois
Dans le cadre du premier volet, Stéphane Villeneuve a révélé qu’environ 50 % des travailleuses et travailleurs de l’information avaient déjà subi du cyberharcèlement. «Des menaces de mort ou d’agression physique, c’est simple à décoder, mais il y a une part de cyberharcèlement qui est sournois», note-t-il. Le critère de répétition est important, tout comme le rapport de force. «On voit souvent plusieurs internautes s’en prendre en bloc à une ou un journaliste, illustre-t-il. Bien sûr, tout est toujours dans le ton. Recevoir des critiques non constructives constantes sur le web, c’est du cyberharcèlement.»
Environ le tiers des journalistes interrogés dans le cadre du premier volet de son étude considérait que le cyberharcèlement faisait partie de leur travail. «Il me semble pourtant qu’aucune travailleuse, aucun travailleur ne devrait tolérer ce type de comportements», insiste-t-il.